It's gonna be me, you and the dancefloor || DAVIÑA

Samedi, vingt-deux heures. Après avoir passé la journée avec son demeuré de meilleur-ami, Graham était de retour à l’appartement. Planté devant la porte, il fourra sa main dans sa poche pour en ressortir ses clés, mais rien. Elle était vide. Il était pourtant persuadé de les avoir prises avec lui, ce matin. Merde, quoi. Il souleva le pot de terre où se trouvait toujours un double, mais rien là non plus. Désespéré, il frappa fortement contre la porte à plusieurs reprises. Pas de réponses. Il allait devoir passer par la fenêtre. Il n’avait pas d’autre choix. C’était plutôt risqué puisque la seule où il pouvait passer se trouvait au dessus du vide. Il y avait bien une petite bordure pour s’y rendre mais il allait peut-être y laisser la vie. C’était du sérieux, tout ça. Hayes prit une grande inspiration pour trouver le courage qu’il n’avait pas puis mit un premier pied sur la bordure. Elle devait faire 15 centimètres de largeur, pas plus. En posant son autre pied, le regard de Graham vit la distance depuis laquelle il tomberait s’il venait qu’à perdre l’équilibre et son pouls s’accéléra immédiatement.

« Oh putain, j’vais mourir ! »

bafouilla-t-il en regardant de tous les côtés. Haletant comme un chien en pleine canicule, il essaya de reprendre son calme du mieux qu’il le pouvait. Son pouls revint peu à peu à la normale et il put commencer à se diriger vers la fenêtre. Il y allait par petits pas, pour ne pas tomber. À un moment, il crut qu’il allait tomber mais il s’agrippa aux craquelures du mur de briques et s’en tira de justesse. Au bout de quelques minutes qui lui parurent une éternité, Graham atteint enfin la fenêtre qui était déjà ouverte, prête à l’accueillir.

Une fois à l’intérieur, le jeune homme remit ses vêtements en place et poussa un soupir, content d’être arrivé à destination en un seul morceau. C’est en se retournant qu’il eut des envies de meurtres. Daviña - sa blondasse de colocataire terriblement sexy - était affalée sur le canapé, cache-yeux sur le visage et bouchons dans les oreilles. Si elle n’avait pas été pourvue d’une paire de seins, il l’aurait bien frappé, là, tout de suite. Mais comme Hayes ne touchait pas les femmes, sauf pour le sexe, il lui laisserait la vie sauve. Il fila plutôt dans sa chambre pour aller y chercher son porte-voix. Ne vous demandez pas pourquoi il a ça dans sa chambre, c’est tout lui. Il revint donc au salon sur la pointe des pieds et s’approcha de son amie. Doucement, il lui retira les bouchons qu’il déposa sur la table basse puis mit le porte-voix devant sa bouche.

« AU FEUUUU ! ÇA BRÛLEEEEE ! ÉVACUEZ LE BÂTIMENT ! »

cria-t-il en faignant un état de panique. Comme prévu, Daviña fit un bon dans les airs et retira son cache-yeux en vitesse, comme si elle se préparait déjà à éteindre un incendie. Le beau brun étouffa un rire moqueur.

« Tout va bien, colocataire de mon cœur ? »

demanda Graham d’un ton plus que calme.

« T’as un sein qui veut aller faire une balade, on dirait. »

rajouta le jeune homme en pointant sa poitrine pour lui montrer qu’un de ses jumeaux était hors de son débardeur. Il en profita pour mater en même temps. C’est un homme après tout. Et puis, il l’avait déjà vu toute nue quand il avait 15ans et qu’il l’espionnait de sa fenêtre alors qu’elle se changeait.

« Bon, maintenant que t’es réveillé, ça te dirais d’aller en boîte ? »

Après avoir passé la journée au « The Box » afin d'accomplir son devoir d'organisatrice de soirée, elle n'avait qu'une envie, rentrer chez elle et se faire couler un bon bain. Ses clients, plus demeurés les uns que les autres avaient réussis à lui faire perdre sa bonne humeur. Parfois elle détestait ce job. Personne ne savait ce qu'il voulait réellement, faisant perdre le temps et la patience de Daviña, deux atouts bénéfiques pour elle et ceux qui ont le devoir de la supporter. Dix-neuf heure et trente cinq minutes, direction la maison. Tant pis pour les heures sup'. Elle grimpa les marches quatre à quatre, pressé de se glisser dans son bain. Après avoir vidée son sac sur le palier, elle dut bien admettre qu'elle avait oublié ses clefs, une fois de plus. Elle souleva le pot magique et s'empara du double. Décidément, Graham avait eu une idée de génie cette fois. Sans perdre de temps, elle fit couler l'eau chaude et remplie la baignoire. Il était vingt et une heure lorsqu'elle se décida enfin à sortir de l'eau. Une heure de pur relaxation et elle décida que ce n'était pas encore terminé. Sa bonne humeur ressurgissait peu à peu. Elle enfila son mini short en coton, son débardeur blanc, posa ses lunettes de repos sur ses paupières, inséra ses bouchons d'oreilles, tout pour ne pas être dérangée, et s'affala sur le canapé. Il ne lui fallut que quelque minutes pour sombrer dans le coma.

Une heure et demie plus tard, elle ne sentit même pas que ses bouchons d'oreilles venaient d'être enlevés. Elle entendit cependant la voix qui lui hurlait, et c'est le cas de le dire, dans les tympans. Ni une ni deux, et elle était debout, après que son cœur ait fait un bon dans sa poitrine. Elle retira brusquement son cache-yeux, ébouriffant ses cheveux blonds au passage, prête à lutter contre les flammes et courir pour sauver sa garde robe. Mais à la place des flammes, c'est cet idiot de Graham Hayes qui se trouvait face à elle, un sourire béat sur les lèvres.

« Ça t'amuses espèce de taré ?! J'ai passé une journée horrible alors ne t'y met pas ou je serais forcé de mordre ! »

Dans la précipitation elle n'avait pas remarqué que l'un de ses seins avait essayé de s'enfuir en passant par dessus son débardeur. Graham lui, n'avait rien raté du spectacle évidemment.

« Hey le pervers ! Arrête de mater ! Je disais rien quand j'avais 15 ans, mais aujourd'hui faut le mériter pour apercevoir ces deux là ! »

Elle s'empressa de remettre tout ce petit monde en place et asséna un regard noir à son colocataire. Comme à son habitude, alors qu'il était arrivé depuis à peine deux minutes, Graham lui proposait de sortir faire la fête. Comme à son habitude il ne fallait pas le lui répéter deux fois.

« Je vais m'habiller ! »

cria t-elle tout en se précipitant dans sa chambre. Elle jeta le contenu de sa garde robe sur son lit défait et observa son contenu. Elle opta pour un jean foncé moulant, et un dos nu en soie blanc assortie à sa jolie pair d'escarpin. Elle brossa ses cheveux qu'elle laissa retomber sur ses épaules dénudées, une touche de maquillage, et le tour était joué. Son sac à main sur l'épaule elle pénétra dans le salon, jetant un regard complice à son ami qui était assis sur le canapé et qui l'attendait visiblement.

« Bah alors ?! Je t'attends moi ! »

Elle lui asséna son sourire en coin et marcha en direction de la porte d'entrée, pensant pour une fois à mettre les clefs dans son sac.

« Si tu veux tout savoir, ouais. J’prends un malin plaisir à t’faire chier. »

lui répliqua le jeune homme, toujours ce sourire béat aux lèvres, après que la blonde l’ai traité de taré. Il y prenait plaisir parce qu’il la trouvait encore plus sexy quand elle se mettait en colère. Il avait toujours aimé les femmes de caractère et il semblait évident que Daviña en avait un qui sortait de l’ordinaire. Enfin, Quinn en avait un plutôt pas mal aussi mais bon, c’était différent. Quand son amie lui précisa qu’elle avait eut une journée de merde et qu’elle pourrait bien le mordre s’il en rajoutait, la tête de Graham se pencha machinalement sur le côté.

« Oh, s’il te plait, non. Tu sais bien que je m’excite facilement dès que tu me touches. »

Il lui fit un clin d’œil puis posa le porte-voix qui lui avait servit de réveil-blondasse sur la table basse. À peine avait-il fermé la bouche qu’elle lui reprochait déjà d’être un pervers, tout ça parce qu’il lui avait dit qu’elle avait un sein à la dérive. Les femmes, toutes les même, j’vous jure. Vous leur rendez service et elle vous crie dessus en guise de remerciement. La belle affaire. Et maintenant elle lui disait qu’il devait mériter ce privilège qu’était le fait de voir sa poitrine, ce qui eut pour effet de faire arquer son sourcil droit.

« Le simple fait que je les regarde devrait être un honneur, Davi’. Et puis, tu te gênes pas pour m’regarder les fesses quand j’me balade en boxer, à ce que je sache. »

Il croisa ses bras sur son torse et prit un air fier. Fier parce qu’il savait qu’il avait raison. Il l’avait surprise plusieurs fois, donc bon.

Même s’il avait frôlé la mort par sa faute quelques minutes plus tôt, Graham n’en dit pas un mot. Il aurait très bien pu le glisser dans la conversation après que Daviña se soit plaint d’avoir passé une mauvaise journée, mais il n’avait rien dit. Ça aurait peut-être provoqué une dispute et comme il avait envie d’aller s’amuser, mieux ne valait pas créer de tensions. Alors qu’elle filait dans sa chambre pour s’habiller, Hayes se laissa choir sur le canapé.

« Prend pas une heure, cette fois. »

eut-il le temps de dire avant qu’elle ne disparaisse. Sachant tout de même qu’elle allait prendre un moment, il alluma la télé et prit ses aises. Passant toutes les chaînes une par une, il ne trouvait rien de potable à regarder. Roh, et puis merde. Il tomba sur un documentaire parlant des baleines à bosse et se mit à le regarder. De toute façon, qu’est ce qu’il pouvait faire d’autre ? Au moment où le présentateur allait enchainer sur leur façon de s’accoupler, Daviña refit surface dans une tenue plus que sexy. Les yeux du jeune homme passèrent donc rapidement de la télé à son corps de déesse et il resta planter là un moment avant qu’elle ne lui fasse reprendre ses esprits, elle qui était déjà sur le pas de la porte.

« Ah, ouais. Pardon. »

dit-il simplement avec un sourire en coin avant de se lever et d’aller la rejoindre.

« T’as les clés de l’appart’ ? J’ai perdu les miennes. »

avoua-t-il légèrement embarrassé en se grattant la nuque. Ils sortirent ensuite à l’extérieur et Graham se dirigea immédiatement vers son bébé, son Impala ’67. Une fois qu’il fut assit du côté conducteur, il tira sur la poignée et ouvrit la porte pour sa colocataire. Il mit la clé dans le contact, fit tourner le moteur et prit le chemin qui menait vers le Shake Box. Ça allait être une nuit de folies, il le sentait déjà.

« Oui je les aient. Tu as peu être oubliés tes clefs chez ta petite copine. »

En effet, Graham passait beaucoup de temps chez Quinn, ils n'étaient pas impossible qu'elles soient chez elle. Davi' appliqua une couche de rouge à lèvre, ouvrit la porte d'entrée et sortie, Graham sur ses talons. Elle repensa aux paroles que le jeune homme lui avait lancé trois quart d'heure plus tôt concernant le fait qu'il lui arrivait de regarder ses fesses. Daviña n'avait pas prit la peine de contredire le jeune homme, après tout elle assumait ses actes.

« Tu peut parler de moi, je sais qu'en ce moment t'en profite pour me reluquer le derrière. T'inquiètes pas, dans quelque minutes la chasse sera ouverte, tu trouveras ton bonheur et je suis sûre qu'elle te laisserons le droit de toucher, contrairement à moi. »

Elle souriait tout en descendant les escaliers. Quelque soit le jour de la semaine, le Shake Box était bondé. Graham et Davi commençaient d'ailleurs à connaître les lieux par cœur, mais ne s'en lassaient toujours pas. Chacun savaient qu'il était difficile de rester seul bien longtemps dans un endroit comme celui-ci. La plupart du temps ils arrivaient ensemble mais ne s'apercevaient pas de toute la soirée, se retrouvant le lendemain matin, seul, ou pas, à débattre des faits de la veille. Daviña s'installa aux côtés de son ami et claqua la portière. L'homme était inconditionnellement amoureux de sa voiture, l'intérieur était d'ailleurs bien plus propre que la chambre de Graham. Daviña adorait le voir piquer des crises lorsqu'elle avait le malheur d'ouvrir un paquet de chips dans sa voiture. Si elle ne vivait pas avec lui et comme il savait qu'elle le retrouverait et se vengerait tôt ou tard, il serait capable de la laisser sur le bord de l'autoroute. Elle sait ce qu'elle dit, c'est déjà arriver à une pauvre fille qui doit encore chercher le chemin pour rentrer chez elle.

La jeune femme observait la route qui défilait sous ses yeux à travers la vitre, se demandant qu'elle cocktails elle pourrait bien s'enfiler ce soir. Un peu de changement serait le bienvenue. Soudain elle repensa aux propos de Graham, tourna la tête pour le regarder de son air interrogateur.

« Je peut savoir comment t'es rentré dans l'appart ? »

Elle retourna la situation dans sa tête et du bien admettre que ce n'était pas logique. Elle attrapa son sac à main, en sortie ses clefs, qu'elle avait soigneusement jetée dans son sac avant de partir, puis elle en sortie le double qu'elle avait machinalement mit dans son sac en rentrant dans l'appartement. Une paire de clefs dans chaque main, elle les brandissaient dans les airs tout en regardant Graham.

« J'ai oublié mes clefs ce matin, j'ai donc du utiliser le double. Alors, là, tout de suite, je me demande bien comment t'es rentré. »

Elle l'observait en souriant, pressée d'entendre les exploits du jeune homme. Elle était certaine d'avoir fermer le verrou, il n'y avait donc pas énormément de solution pour pénétrer dans l'appartement. Ils arrivaient sur le parking de la boite qui accueillait déjà beaucoup de monde. La musique se faisait entendre et Daviña commençait déjà à se trémousser sur le siège. Décidément elle ne pourrait jamais s'en passer.

» Daviña Hastings ~ .Do you wanna touch me. ~ u.c
» DAVIÑA ~ Sweet Dreams Are Made Of This !
» VYCILINSKI, Ekaterina • nothings gonna stop me.