•• crazy thoughts have quick wings. __ R.

« Ok so here we go
If it works I'll let you know
One two three I say stop »

•• crazy thoughts have quick wings. __ R. 20zoj14

•• crazy thoughts have quick wings. __ R. Wldoox

© STARS_KEEPER & MUSIC_FUN @ LJ.

Ne vous-êtes vous jamais réveillé à l'aube d'une nouvelle et énième journée en étant persuadé, en sachant pertinemment, que la journée que vous vous apprêtiez à passer allait amener avec elle tout un flot d'émotions, de sensations, qui échapperaient de la première jusqu'à la dernière à votre contrôle sans que vous ne puissiez rien faire pour les tempérer, voire les réfréner, puisque tenter de mettre un terme à ces dernières était tout bonnement irréalisable, voire prétentieux de votre part ? A peine, ouvrez-vous les yeux que votre intuition vous ordonne de vous rendormir sur le champ, au risque de passer la pire journée de votre vie. Si oui, que faîtes-vous ? Passez-vous outre ce pressentiment désagréable et débutez votre journée comme si elle n'en était ni plus ni moins qu'une de plus du long chemin, semé d'embûches, qu'est l'existence humaine ? Ou, au contraire, suivez-vous votre instinct, qu'il vous ait déjà fait défaut ou non, et refusez catégoriquement de sortir du cocon paisible que peut représenter votre logement ? Quoique vous décidiez de faire, le choix n'est pas simple car il peut se retourner contre vous comme vous apportez du bonheur et une quiétude inégalés jusqu'alors. Et si les évènements que vous aviez cru pressentir se réalisent, certains attribueront cela au hasard et à une pure coïncidence comme ils en existent tant alors que d'autres prétendraient que c'était un signe, et une bien belle erreur que d'être sorti bien que vous ayez eu connaissance des problèmes que cela pourrait potentiellement engendrer. Sommes-nous censés nous sentir confiant à l'aube d'une nouvelle journée ? Devons-nous toujours garder foi en l'avenir et à ce qu'il pourra nous apporter dans le bon comme dans le mauvais sens pour pouvoir profiter pleinement de chaque instant, minute, seconde, qui constitue notre existence et que nous offre la vie ?

Il est certain que nous ne trouverons pas de réponse à ces questions avant bien longtemps et pendant que certains s'en fichent éperdument et préfèrent vaquer à d'autres occupations qu'ils pensent plus intéressantes, d'autres, comme Warden Dawlish, se penche sur la question avec le plus de réflexion et d'objectivité dont ils sont capables. Ainsi, le jeune homme fraîchement âgé de vingt-cinq ans s'était torturé toute la nuit, songeant à ce qu'il aurait du faire ou pas, à ce qu'il aurait du dire ou pas. A toutes les erreurs qu'il avait commises et qui, selon lui, étaient responsables de la soudaine disparition – toutes manières confondues – de certains de ses proches, de ces personnes qu'il avait aimées, avec qui il avait ri et qui, tour à tour, le quittait. Il n'en pouvait plus depuis des mois, ne savait que faire, quoi penser. Etait-il la cause, la raison, qui les poussait, sa mère Jillian, son père Harvey et elle, l'amour de sa vie, Esräel, à le quitter aussi vite qu'il leur avait ouvert son coeur ? S'il n'avait pas existé, que serait-il advenu de leurs vies ? Oui, on pouvait sans crainte que quelqu'un nous conteste affirmer que Warden Dawlish était un torturé, un être qui avait une fâcheuse tendance à se rendre responsable de tous les malheurs du monde. Mais au final, en dépit de tout, peut-être avait-il raison...

La nuit qu'il avait passée était devenue une habitude, presque normale, pour lui. Il ne passait en effet plus ces dernières qu'à tergiverser sur les actes qu'il avait commis et sur l'impression qu'il avait que tout semblait recommencer à chaque fois. Une personne arrive, une autre part. Une équation qu'il commençait à ne plus supporter. Heureusement pour lui, il pouvait compter sur certaines personnes pour que celles-ci illuminent sa vie comme le soleil aurait illuminé sa peau par une belle journée d'été. Ces dernières étaient rares, certes, mais il les avait à ses côtés et c'était cela l'important. Il pourrait compter sur elles, quoiqu'il advienne du futur, de son avenir. Ekaterina Vycilinski faisait partie de ces êtres sans qui Warden ne serait sûrement pas devenu la personne qu'il était aujourd'hui. Elle avait été beaucoup de choses pour lui sans qu'il ne sache vraiment le lui avouer mais lui savait. Il savait au plus profond de son coeur que malgré les épreuves qu'ils avaient traversées et celles qu'ils traverseraient, du moment qu'ils étaient ensemble, ils s'en sortiraient. Le soutien était la clé. Juste cela.

Réveillé de très bonne heure, de trop bonne heure à son humble avis, Warden n'avait pu s'en prendre qu'à lui-même quand à six heures et demie du matin le réveil de son téléphone portable avait sonné, lui donnant l'ordre non-formulé de se réveiller sur le champ alors que le week-end ne faisait que commencer pour lui. Oublier de désactiver son téléphone portable commençait sérieusement à l'agacer. Désireux de profiter des quelques heures de sommeil qui s'offraient à lui, le jeune Dawlish avait par tous les moyens essayer de retomber dans le doux univers de Morphée. Sans succès, malheureusement. Il avait donc fini par se rendre à l'évidence que la journée avait commencé pour lui et contrairement à son habitude lorsqu'il avait ce genre de sensation dans la poitrine, Warden n'avait pas décidé de rester enfermé dans l'appartement qu'il partageait avec Ekaterina, par peur qu'il lui arrive quelque chose de fâcheux. Au contraire, il voulait affronter ce qui – il en était certain – allait lui tomber dessus aujourd'hui. Ainsi, après avoir pris une douche, il avait lu le mot que sa meilleure amie et colocataire avait laissé sur le plan de travail de la cuisine, lui disant qu'elle avait été faire un tour dans la ville et de la retrouver au Holland Park, histoire de discuter un petit peu tous les deux. Il s'était donc préparé, ce qui, contrairement à ce que l'on pourrait penser, lui avait pris relativement longtemps – bien que cela soit habituel de sa part – puisqu'étant nullement quelqu'un d'avare de coquetterie et avait ensuite passé le temps en s'abrutissant devant un programme télévisé qui racontait comment les célébrités étaient persécutées par les paparazzis et à quel point cela faisait angoisser leurs animaux domestiques, habitués aux salons de beauté haute gamme. Autant dire que c'était aussi plaisant que de se faire arracher une dent de sagesse... L'heure du rendez-vous qu'elle avait fixée avait fini par arriver bien plus que ce qu'il ne l'avait espéré et il avait donc quitté l'appartement où ils habitaient aux alentours de onze heures, jugeant que cette heure n'était pas propice à la rencontre de personnes de la ville qu'il aurait préféré ne pas voir aujourd'hui, ne voulant guère être forcé de sourire à quiconque lui était connu et dont il risquait de croiser la route. Au bout de vingt minutes de marche, après avoir traversé de toutes parts Notting Hill et les diverses rues alentour, il se retrouvait désormais à l'entrée du Holland Park. Habitué des lieux où il venait souvent avec Ekaterina pour se ressourcer et repartir du bon pied – de leurs propres mots -, il se dirigea instinctivement et presque sans prêter attention aux personnes qui croisaient sa route. Ses yeux scrutaient l'infini comme s'il y voyait plus qu'habituellement. Puis, il la vit, assise sur un banc, occupée à regarder des enfants en bas âge jouer sur divers jeux. Cela faisait un mois qu'elle était enceinte et Warden avait du, non sans effort, la réconforter et lui dire que tout irait bien. Cela avait marché et désormais, elle semblait plus heureuse qu'il y a encore quelques semaines. Warden s'approcha du banc par derrière et ne put s'empêcher de la taquiner.

« J'espère que tu ne m'as pas demandé de venir pour que nous jouions à la balançoire tout de même. »

Il s'assit à côté d'elle et la salua d'un baiser furtif sur la joue. Son regard passa inconsciemment de sa meilleure amie, assise à ses côtés, aux enfants, jouant et riant à gorges déployées, ne se souciant guère de l'avenir. Comme il aurait voulu retrouver cette innocence qu'il avait perdue il y a de cela longtemps ! A cet âge-là, on se contente de vivre. Rien de plus. Aucun problème, aucune contrariété. La mort n'existe pas. Seule la vie compte. Il voulait que sa vie compte à nouveau.
Son regard se porta de nouveau sur Ekaterina et il ne put s'empêcher de penser qu'elle ferait une merveilleuse mère et qu'il aurait bien aimé en avoir une comme elle, à défaut d'en avoir eu une tout court, même si elle n'était pas parfaite. Adorable, souriante, drôle et attentionnée. Cela, elle l'était. Warden sortit de ses pensées et revint à la réalité lorsque le taux d'hormones d'Ekat' parla à sa place.

Depuis qu’Ekaterina était enceinte, c’était fou combien elle dormait bien. Il fallait une bombe nucléaire pour pouvoir la réveiller, et encore. Du coup, elle n’entendait jamais son réveil, elle arrivait en retard à son travail, aux rendez-vous que ses amis lui avaient fixés. Mais étrangement, les gens se montraient très cléments, comme si le fait que sa grossesse avait changé quelque chose en elle. Et puis, elle se plaisait plutôt bien en femme enceinte, malgré les grosses responsabilités qu’elle devait gérer, au fond d’elle, elle était heureuse d’avoir un petit être qui grandissait en elle. Par contre, cela ne changea en rien le caractère volcanique d’Ekaterina, au contraire, elle était encore plus passionnée, et égocentrique qu’avant. La jeune Russe avait déjà ordonné à ses amis de lui préparer une babyshower digne de ce nom, que même les stars américaines voudraient s’y joindre tellement qu’elle risquerait d’être cool. Les hormones l’a travaillaient très souvent, et celui qui en faisait très souvent les frais, c’était Warden. Soit parce que le taux d’excitations de la jeune femme grimpait d’un seul coup, et il devait se réfugier dans sa chambre pour éviter qu’Ekaterina lui saute dessus, soit parce qu’en pleine nuit, elle allait le réveiller pour qu’il aille lui chercher un poulet fris, ou encore des petites choses par ci par là. Warden était un gentil garçon, et il allait chercher ce qu’elle voulait, car il devait se douter au fond de lui que si il ne le faisait pas, c’est lui qui risquait de finir dans l’assiette de la demoiselle. Pourtant, malgré tout les caprices de la jeune femme, Warden était là, et c’est ça qui la réconfortait, il était là, comme elle, elle avait là quand il en avait besoin. C’était même lui qui venait chez le médecin avec Ekaterina, bien qu’il se relaye avec Woody.

Encore aujourd’hui, Ekaterina s’était levée incroyablement tôt, et elle avait imposé un rendez-vous avec Warden au parc. Un lieu qu’elle était particulièrement, surtout pour voir les enfants, et ne la pensait pas perverse, non, mais, cela la préparer juste psychologiquement à accoucher, bien que la peur était toujours aussi présente, mais cette peur était souvent balayé par une envie de crème glacé. Le soleil était au beau fixe, ainsi que la chaleur, chose bien rare en Angleterre, alors Ekaterina avait enfilé une adorable petite robe blanche qui cachait ses rondeurs, avec des escarpins, les cheveux attachés, et ses lunettes mouches posées sur le bout du nez. Elle n’avait malheureusement pas pu se retenir d’aller chercher une énorme glace, en attendant l’arrivée de son meilleur ami, en espérant qu’il ait vu le mot, également. Il était sûrement trop tôt pour manger de la glace, surtout qu’elle songeait à aller au fastfood du coin pour s’envoyer un énorme hamburger, mais l’envie lui passa subitement quand elle pensa aux kilos qu’elle risquait de prendre en ingurgitant tout cela. Mais, ne mettez pas la nourriture seulement sur le compte de la grossesse, mais Ekaterina était à un point de sa vie où tout s’entrechoquer, comme ce soudaine élan de colère de la part du père de l’enfant – certes, elle lui avait dit qu’il n’était pas le père. Mais cela l’avait dévasté, elle se réfugiait donc dans les films d’amour, et la nourriture, pour passer outre. Mais étant pourtant une jeune femme combative, Ekaterina se laissait vivre, mais elle usait toujours autant de son sarcasme envers ses amis, encore plus depuis que ses humeurs changeaient. Warden pourra confirmer, la veille, Ekaterina était passée du rire, aux larmes, à l’énervement, à l’épuisement, à l’excitation, et à la déprime.

Repensant à tout ceci, Ekaterina jeta encore plus son dévolu sur sa glace au chocolat, alors que son meilleur ami s’approchait d’elle, visiblement, joyeux, ou en tout cas il faisait bien semblant. La jolie jeune femme ne lui offrit d’un simple sourire, alors qu’il l’embrassa sur la joue. Quand il la taquina, la cuillère dans la bouche, elle se tourna vers lui, en retirant ses lunettes. Reprenant une grande culière de glace, elle fronça les sourcils tout en le regardant. Un regard noir. Warden avait sûrement comprit le message. Elle poussa finalement un soupir, en posant la glace, ainsi que la cuillère.

« Je suis énorme. Une véritable baleine. »

Ekaterina disait souvent cela. Ce n’était pas une première, mais elle semblait sincèrement affectée par sa prise de poids, en tout cas, maintenant, à la seconde. Elle se retourna vers son meilleur ami.

« Regarde. »

Elle attrapa les mains de Warden, et les posa littéralement… sur sa poitrine. Bien évidemment, Ekaterina ne se rendait pas bien compte.

« On dirait la poitrine de Pamela Anderson. »

Soupire. Elle releva les yeux vers Warden qui était devenu soudainement tendu. Comprenant finalement son geste, elle relâchait les mains du jeune homme.

« J’espère que tu vas t’en remettre. »

Elle se remit finalement droite, et posa ses mains sur son léger ventre qui commençait à bien s’arrondir.

« On mange ensemble ? »

La bouffe, toujours la bouffe.