KFord • First meeting on the corner of the bar.

« I never met a girl like,
I never met a girl like you before. »
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KFord • First meeting on the corner of the bar. 2qvh9nr

Sonnie relisait la dernière lettre de Katie. Encore et encore. " Ça serait marrant de se voir, une fois, comme ça." Il souriait, plutôt niaisement. " Hier, j'ai pensé à toi en voyant des muffins chez le pâtissier. Je m'en suis achetée quelques uns. Je les ai savourée. T'es jaloux hein ? " Ce sourire niais s'amplifia. Il savait où elle travaillait. C'était hier soir, qu'il avait tapé Katie Ford sur Google. Google it, criait son cerveau. Il était tombé sur la page du Fridge. A Londres. Barman; Katie Ford. Il avait trépigné, sourit, rit. C'était fou, comme une femme dont vous connaissiez tout sauf son visage vous faisait cet effet. Il n'était pas amoureux. Pas encore. Il fallait qu'il la voit, sinon il allait devenir fou. Il avait tout partagé avec une étrangère, pendant de longs mois. Sept mois exactement. Toutes les semaines, sans interruption. Il faisait le maximum pour la connaître. Elle semblait s'intéresser à lui. Plus qu'aucune fille qu'il n'avait connu. Voir son visage, le ravirait. Le taxi s'arrêta vaguement sur le bord. Sonnie paya la course, et sortit, nerveux.

S'arrêtant devant quelques vitrines, sur le chemin, il faisait passer son envie de courir jusqu'au bar. Puis, finalement, au détour de la rue, Le Fridge se présentait à lui. C'était comme son premier jour d'école. Est ce qu'elle aimerait mieux en vrai, qu'en écriture ? Est ce qu'elle apprécierait de le voir, sans qu'il ne l'ait prévenue ? Il ne savait pas, marchait vers l'inconnue et aimait totalement ça. Voir la personne qu'il connaissait par cœur. La rencontrer, sentir son sourire. Katie était sûrement une belle fille. Il n'y avait pas de doute sur ça. Enfin. Il espérait de tout son cœur. Il ne voulait pas récolter d'une grosse pouffiasse. Non, impossible. Une pouffiasse n'écrivait pas comme elle le faisait. Il poussa les portes, et la musique vint à ses oreilles. Ce n'était pas l'heure de pointe, tant mieux. Serrant la lettre dans sa poche de manteau, il fit semblant d'être décontracté. Pourtant, il guettait la moindre fille dans les parages. Assis au bar, trois filles plutôt canons discutaient. Il ne sut pas, laquelle était Katie, il ne pouvait pas deviner. Tant pis, il allait tenter. Une jeune fille, cheveux bruns, sourire très agréable, s'approcha et lui demanda ce qu'elle pouvait faire pour lui. Poliment, se comportant comme un gentleman, il lui sourit à son tour et répondit doucement.

« Un café, s'il vous plait. Oh, oui, excusez moi, je pourrais voir Katie ? »

La semaine se terminait. C’est avec un sentiment de soulagement que sa supérieure lui avait accordé son après-midi, au cours de danse. La professeur comptait rendre visite à sa vieille tante, en Ecosse, et ne comptait pas laisser la salle ouverte ce week-end. Katie aurait tout à fait été capable de diriger la salle mais comme elle avait assuré plusieurs cours privés, le week-end lui avait été accordé. Elle allait pouvoir se reposer… et faire plus d’heures que prévu au Fridge. Sa sœur lui réclamait un loyer un peu plus élevé, ce mois-ci, avec les impôts qui venaient tout juste de s’inviter dans sa boîte aux lettres. Cumulé à son propre loyer, la note allait être salée. En conséquence, Katie acceptait tout le travail supplémentaire qu’on pouvait lui offrir. Juste le temps de passer chez elle pour se doucher et se préparer pour le service de soirée et voilà que notre héroïne repartait en bonne guerrière. Les écouteurs de son IPod aux oreilles, elle avait grimpé dans l’un des célèbres bus rouges londonien pour se rendre à son travail. Assise à l’étage, elle avait passé les quinze minutes de transport à imaginer sa soirée. Elle allait certainement échanger quelques bonnes joutes verbales avec un type éméché et souffrir à cause de ses pieds meurtris par sa semaine dansante mouvementée. Elle adorait les talons aiguilles et les collectionnait. Mais les chaussures d’usage du Fridge la forçaient toujours à les retirer et à éviter les regards des clients qui pouvaient aisément se poser sur les collants noirs de son uniforme.

En poussant la porte du Fridge, elle ne remarqua pas le jeune homme qui avançait quelques mètres plus loin, derrière elle. Elle emprunta directement le chemin du comptoir, passa derrière, fit la bise à l’un des barmen déjà en poste et s’engouffra à l’arrière boutique. Les lumières blafarde contrastaient horriblement avec l’ambiance à peu près chaleureuse du bar. En deux temps trois mouvements, Katie se retrouva en sous-vêtements. Elle sortit de son casier son parfum fétiche, pressa deux fois le pulvérisateur sur sa gorge et sortit son costume de barmaid. Une chemise en flanelle beige et une jupe cintrée noire qui donnait un air de femme d’affaire des années 50 à celles qui le portaient… À la barmaid qui le portait du moins. Katie était la seule du corps professionnel du bar à posséder ce dernier et c’était fièrement qu’elle l’arborait (cf. avatar). Elle se hâta de se maquiller et, presque dépitée de ne pas pouvoir cacher ses cernes, elle décida de ne pas attacher ses cheveux et ne fit que les coiffer. Elle attirerait l’attention sur ses boucles chocolat plutôt que son regard vitreux, ce soir. « Katie, on te demande au comptoir » Hurla James, le barman en chef de la soirée. C’est étonnée qu’elle sortit du vestiaire après avoir enfilé ses talons-bourreaux et après en jetant un regard interrogatif à James, il lui indiqua un jeune homme à l’air tout penaud qui semblait être chambré par l’une des serveuses et deux clientes assidues du bar. Elle afficha un sourire d’hôtesse sur et c’est en posant une main présente sur l’épaule de la serveuse qu’elle attira l’attention sur elle.

« N’avez-vous pas fini d’embêter notre nouveau client, Mesdames ? » Elle jeta un coup d’œil au bar et se retourna pour préparer l’un de ses fameux cocktails de bienvenue à l’homme qui posait un regard assez insistant sur elle. Elle le sentait poser sur sa tête et c’est au moment où elle eut l’impression que ses fesses étaient épiées qu’elle se retourna d’un mouvement aisé de jambes et lui demanda. « Vous m’avez demandé mais… je ne vois pas du tout qui vous êtes » Elle le regarda avec une méfiance feintée et c’est en souriant d’avance qu’elle lui lança en secouant son shaker. « Vous n’êtes pas du fisc au moins ? Parce que dans ce cas-là, je vais devoir donner ma démission à mon patron, je ne tiens pas spécialement à me faire virée… »

Il fut subjugué. Complètement bloqué. Katie. Katie en face de lui. Katie la fille la plus hot qu'il n'ai jamais vu. Son cerveau se mit à sonner comme une alarme. TU ES CHANCEUX MON VIEUX, TU ES CHANCEUX SERRES LA VITE. Mais ta gueule, merde. Ta gueule, et admire. Bouche bée. Il n'en était pas à un point où il bavait, la bouche grande ouverte, mais il n'en était pas loin. Les yeux presque écarquillés, les joues rouges pomme, il était gêné. Terriblement. Il épiait le moindre de ses mouvements, trouvait chaque détail chez elle fascinant. Et il pense "Calme toi bonhomme, tu vas faire un viol". Déglutissant difficilement, il avait l'air d'un collégien en face de son premier amour.

« Je .. »

Elle avait de l'humour en plus. Hallellujah. Il priait le bon dieu que Katie lui saute dans les bras. Il priait le bon dieu qu'elle serait contente de le voir. Le mec qui disait de la merde en barre dans ses lettres. Ils se rencontraient. Sonnie était loin d'être déçu. Alors là. Il allait mourir d'hyperthermie, oui. Il fallait qu'il aille se rafraichir en mettant sa tête dans les glaçons. Image comique.

« Enchanté. Moi, c'est Sonnie. »

Elle était tournée à ce moment là. C'était plus facile. Première fois de sa vie qu'il était timide, rouge comme une tomate et bégayant. Le stress était un putain de connard qui lui grimpait le long du dos. Katie. Katie. Katie. MERDE. Katie quoi. Il serait bien passé derrière le bar, pour l'embrasser.

Soudainement, ses mouvements se stoppèrent. Le shaker était un suspens, puis lorsque sa surprise s’envola, elle reprit son cocktail. Elle rajouta un peu de vodka puis versa le tout dans un énorme verre et y jeta deux ou trois glaçons pour le rendre plus ‘frappant’ encore. Elle se retourna, le visage de nouveau composé, et posa avec fierté son cocktail devant le jeune homme. Un sourire désolé aux lèvres puis, elle lui lança. « Je suis contente d’apprendre que vous avez un prénom. Je ne comprends pas pourquoi vous êtes venu jusqu’ici pour savoir si j’étais là… » Lança-t-elle d'un air vaguement poli et sec à la fois. Elle avait vaguement fait un rapprochement. Mais ‘son’ Sonnie n’avait pas réellement ce visage là. Elle avait crût impossible de le voir ici, comment l’aurait-il retrouvée, sinon ?

Elle lui lança un mouvement de main pour lui demander de patienter et se dirigea vers une des serveuses qui demandait une commande lourde pour un groupe de jeunes personnes qui venaient d’entrer dans le bar. Avec l’aide de James, elle prépara les ‘spéciaux’ débuts de soirée et puis, après avoir déposé les verres multicolores sur le plateau argenté, elle sembla choquée. Mais… et si… Rapidement et avec une sorte de sourire niais, ébahi et étonné, les yeux écarquillés et les mains gesticulant dans tous les sens, elle lui lança… « NON ! Sonnie ? Sonnie ?! Mon Sonnie à moi, le Sonnie ‘blanbec’ White ? » Demanda-t-elle en usant du surnom qu’elle lui attribuait très souvent dans ses lettres.

Il était… géant. Carré, les traits masculins, un petit air candide qui se ressentait physiquement mais difficilement dans ses lettres. Si c’était lui, elle serait ébahie, étonnée. C’était fou à quel point la fiction dépassait la réalité et que l’on pouvait être très loin de l’idée que l’on se faisait d’inconnus.

Au début, elle ne dut pas le reconnaître. Elle n'avait pas du comprendre son prénom, le déformant par Minnie, Maurice ou autre. Et pourtant, lui qui était dans une situation délicate, qui n'avait jamais demandé la permission de la voir, lui, il était tout simplement ébahie devant cette femme. KFord. Katie. Merde, il était toujours en train de la fixer, essayant de touiller proprement ce cocktail. Il se sentait ridicule, con, totalement adolescente et sûrement un peu débile. Et là, plonger dans ses pensées, il eut le droit à un blanbec, son Sonnie, Sonnie le jerk, Muffin man. Il se mit à rire, naturellement. Elle était tout aussi étonnée que lui. Il ne l'imaginait pas comme ça. Plutôt petite, certes menue. Des cheveux bruns au carré, un nez mutin. Elle était le contraire. Mince à en crever de faim, longs cheveux bouclés et nez droit, yeux pétillants et méfiant. Finalement, ils s'étaient peut être mentis, croyant ne jamais se voir.

« Muffin man, c'est moi. »

Se mordant la lèvre inférieure, il se mit à la détailler une fois de plus. La conversation venait naturellement. Les lettres de Katie filaient dans sa tête, une par une, événement par événement.

« Katie, tu me déçois. Je te voyais plus petite, enrobée avec un appareil dentaire. »

Un sourire ironique se figea sur ses dents blanches. Ce qu'il pouvait être con, des fois.

Pendant un instant, elle sauta de joie sur elle-même. « Héé ! Elephant Woman, les planches vont céder si tu continues ! » Elle n’eut pas le réflexe de répondre à la pique verbale de son collègue. Son sourire était tel qu’elle dût poser ses mains devant sa bouche pour couvrir les dents qu’elle commençait à dévoiler. Elle avait horreur de ses dents. C’était une phobie comme une autre. Quelques secondes plutôt, elle avait commencé à s’élancer vers Sonnie, faisant fi du comptoir qui les séparait, pour sauter dans ses bras. Mais elle s’était stoppée. Qu’est-ce qu’il fichait ici ? Devant sa remarque en ce qui concernait son physique, elle posta ses deux poings sur ses hanches, prenant une pose de mannequin, et avec un air mutin, elle lui lança. « Désolée, j’ai laissé mon autre peau de geek au vestiaire ! » Ce fut à son tour de jeter un regard inquisiteur sur son correspondant. Il était beaucoup plus carré qu’elle ne l’aurait pensé. Comme lui, elle s’était fait une image stéréotypée de son physique. Après, quelle personne charmante physiquement perdait son temps dans les correspondances à distance ? « Moi je voyais un type assez malingre, à lunette, et transportant partout où il allait sa calculatrice fétiche ! » C’était vrai en plus, la gameboy et le jeu de Batman en prime. « Comment… Qu’est-ce que tu fais ici ? » Lança-t-elle après que son explosion d’étonnement se calma.

Pouah, elle était gorgeous la bougre. Finalement, c'était une idée de malade de venir sans prévenir. La voyant sourire, bouger dans tous les sens, il comprit que le voir, ca lui faisait plaisir. Tant mieux. Lui aussi. Il ne put s'empêcher de sourire lorsqu'elle lui lança la caricature de geek dans la tête. Il pouffa même de rire, et elle lui demanda enfin la question piège. Qu'est ce que tu fais, ici ?

« Merci pour le compliment. Ben, uh, j'ai pas trop de raison, tu vois, de venir à l'improviste. Je me suis amusé hier soir à me Googler, puis c'était ton tour. J'ai trouvé que tu étais barman au Fridge. Voilà, quoi. »

Petit sourire innocent. Il tournait son verre entre ses mains, vigoureusement. Il ne savait pas quoi dire, ni faire. Si il devait lui faire la bise, lui sauter dans les bras, l'embrasser langoureusement, la déshabiller sur le bar. Les trucs indécents allaient passés pour le moment. Il ne voulait pas aller trop vite. Dans d'autres circonstances, celle où ils ne connaissaient pas du tout, il l'aurait dragué lourdement, jusqu'à ce qu'elle vienne dans son lit pour une partie de jambe en l'air festive. Le lendemain, il l'aurait congédié. Mais là, ce n'était pas une fille comme les autres. C'était KFord. C'était Tut-tut ( une blague made in Sonnie, elle l'appelait bien blancbec ). Puis, sarcastiquement, il la regarda, sourire en coin.

« Si tu veux pas me voir, je peux repartir, hein. »

« Tu t’es… googler ? » Lança Katie sur un ton plutôt ironique. Elle avait l’habitude des néologismes mais mis à part Gogole, elle n’avait jamais approché le moteur de recherche à un autre terme inventé de toutes pièces. Elle laissa échapper un petit rire puis en haussant les épaules, elle lui dit. « C’est fou ce que les technologies permettent… t’aurais pu me le dire via lettre, ça aurait été bien plus marrant de se planifier un truc… par écrit… comme d’habitude » Aucun reproche là-dessous. Enfin… peut-être que si mais la jeune Katie l’avait parfaitement caché. L’un des clients du bar vint à sa rencontrer et lui commanda deux Gin Tonic. Elle revint vers Sonnie lorsque le client lui paya la commande et alla rejoindre une blonde pulpeuse, au fond de la salle. Lorsqu’il lui sortit le traditionnel ‘Si tu veux que je parte, dis-le moi’ qui était devenu une de ses phrases clefs pour sortir tout son jeu verbal ironique. Mais comme elle appréciait Sonnie, elle ne souhaitait pas se montrer trop cynique devant lui. « Je n’oserai pas ! » Puis, elle jeta un coup d’œil à l’extérieur du bar : le soleil commençait à décliner. Les clients allaient commencer à affluer. « Par contre comme je suis de service, je ne pourrai pas être à ta complète disposition ! » Elle ne lui demanda pas s’il avait un toit où passer la nuit. Il risquerait de prendre ça comme une invitation… explicite. « Faut vraiment être narcissique pour se rechercher sur Google, quand même… » Termina-t-elle après quelques secones réflexion.

Il la regarda faire son petit manège. Servir les gens, verser les alcools dans les verres, utiliser le shaker. C'était mignon. Sept mois de correspondance abusive. Des tonnes de papiers. Des litres d'encre. Ils s'étaient pratiquement tout raconter de leur vie respective. C'était hilarant de la voir, là, en face de lui, à se moquer de lui. Il avait la fille qui avait le même humour que lui. Un bon point de plus à Tut-tut.

« Faut bien avoir des défauts. Le mien est d'être trop beau. »

Il fut sérieux, dix secondes, la testant. Elle avait fait cette grimace plutôt drôle, et ensuite, Sonnie avait fini par pouffer de rire. Regardant son verre, il lui fit signe d'en mettre un autre. Pas grave, si elle était de service, il allait rester quand même.

« Je te paye un verre ? »

C'était con de demander ça à une barman, mais bon, c'était la moindre des choses, c'était leur première rencontre physique. Avalant la dernière gorgée de son verre, il le reposa et admira Katie. Fallait qu'il arrête avant qu'elle ne croit qu'il soit un pervers psychopathe. Le bar était mi plein. Il reporta son attention sur elle.

« Sinon, tu crois qu'il vende encore des muffins à cet heure là ? »

Sourire enfantin. Gné.

La jeune Katie éclata de rire face à l'égo surdimensionné qu'il laissait transparaître comiquement ici. Ma foi, on pouvait imaginer le 'geek' comme ça, vous ne seriez pas très loin de la vérité. Elle haussa les épaules puis, prenant un air un peu plu sévère, elle lui dit. " Quel dommage d'être victime de son propre physique... ne croises aucun miroir ! Tu risquerais de tomber amoureux de toi ! " Sur ces mots, elle avait formé à l'aide de ses indexs une croix et le menaçait avec comme elle menacerait Lucifer en personne. Lorsqu'il lui fit signe de lui en servir un autre, elle acquiesa avec le même sourire que si elle servait n'importe quel autre client puis elle mit le verre dans l'évier, bien décidée à lui faire goûter son nouveau cocktail aux fruits rouges, mangue, alcools multiples, et glace pilée. Graham et elle avaient l'habitude de se lancer ce genre de défi : à qui réaliserait le meilleur 'nouveau' cocktail de la soirée. Lorsqu'il lui demanda si elle voulait un verre, elle ne réfléchit pas longtemps. " Avec joie ! " Graham buvait tout le temps lors des services. Ce n'était pas parce qu'elle s'autorisait ce genre d'excès aussi tôt dans la soirée qu'elle allait ne plus savoir doser ces prochaines commandes. Elle renouvela l'opération, dans un verre plus petit cette fois. A sa question, elle parûit étonnée. Enfin, non pas qu'elle s'étonnait de la question, c'était un très grand admirateur de Muffins et puis, d'un air désolé, elle lui répondit, en montrant d'un signe de tête la pâtisserie qui faisait face au Fridge. " Malheureusement, non. Il ne reste que quelques cookies, je pense, en face. Leurs muffins se vendent comme des petits pains. Il n'en reste plus après le passage de lycéens de dix-sept heures..."

Feignant d'être déçu, il ne sut plus quoi dire. Tapotant le bar de ses doigts de géant, il se mordait la lèvre doucement. Un sourire puis deux. Comment pouvait il résister à Katie ? Leur relation était compliquée. Enfin, nan. Des lettres, une complicité énorme dedans. Et Sonnie béat devant elle. Un signe avant coureur ? Un sentiment ? Il n'en savait rien. Il savait juste qu'il avait enjolivé la situation.

« Tu te débrouilles pour les cocktails. Félicitations. »

Un autre petit sourire innocent. Il tournait autour du pot. Est ce qu'ils allaient se revoir ? Est ce qu'ils allaient finir dans le même lit ? Piouf. Rien à foutre pour le moment, Sonnie ne pensait pas à ça. Il s'ennuyait un peu, là, vu qu'elle s'occupait des clients. Il posa sa tête sur sa main ,feignant de bouder.

« Alors, Katie Ford m'aurait-elle menti, ne serait ce qu'une fois dans ses lettres passionnées ? »

Un homme tourna la tête vers eux, et Sonnie se redressant, croisa ses bras sur sa poitrine, affichant un grand sourire ironique.