__RADLEY; Matthias. •• It's the way that he makes you feel.

▬ L'État a jugé qu'il était nécessaire de faire un état des lieux à l'heure actuelle, à la suite de tous les événements qui se sont accumulés depuis quelques mois. Ainsi, elle lance un avis général à la couverture d'un des quotidiens les plus célèbres du pays, annonçant que tous les habitants de la Capitale devront se rendre à un entretien (évidemment, gratuit) chez un psychologue, pour discuter de leur vision des choses et de la façon dont ils vivent l'apparition mystérieuse de ces lettres. Si vous avez donc reçu un courrier vous donnant l'ordre de vous rendre à ce rendez-vous dont la date est déjà fixée, ne vous affolez pas, vous n'êtes pas (encore) complètement fou.

chime.lj My promise is cold, you’ve never been told There’s nothing to hide, I never did lie There’s no way to win When love is in vain I won’t take what you said to me. THE NEW CITIES; dead end countdown.

• Bonjour, je suis le Professeur Carlson, votre psychologue. Pouvez-vous me parler de votre situation ?

C'est quoi ce bordel ? Je ne voudrais pas vous offensez, mais entre vous et moi, cher monsieur Carlson, je ne vois rien d'autre en cette rencontre qu'une pure perte de temps. Je vais extrêmement bien, je n'ai aucun problème. En fait, je mentirais si je disais que je n'avais pas de problèmes du tout, pour dire vrai, j'ai eu mon lot et je ne suis pas au bout du chemin encore, mais merci bien, mes problèmes, je suis capable de les gérer seul. Je n'ai pas besoin qu'un hurluberlu vienne analyse mon esprit pour me dire à quel point je suis dérangé, je le sais. Oh, oui, excusez-moi pour l'hurluberlu, mes mots dépassent ma pensée par moment. Répondre simplement à votre question ? Je veux bien, mais entre vous et moi, j'ai mieux à faire... Mais vous avez raison, mieux vaut collaborer que perdre du temps inutilement ! Alors allons-y, donc. Je m'appelle Matthias Arjen James Radley, mais les gens s'en tiennent uniquement à Matthias, voir même Matt. Il y a Matty, et Mattéo aussi, mais ça c'est mes amis, que voulez-vous, ils font à leur tête ! Je suis l'aîné de ma famille, j'ai en effet une petite sœur, Gabriela. Ne le dites pas à cette petite peste, mais je l’adore plus que les mots pourront jamais le démontrer. Elle est la seule personne qui fut témoin d’absolument toutes mes tribulations, de mes plus beaux jours et de mes plus sombres. C’est donc la seule qui me comprenne tout à fait – je n’ai pas une personnalité facile à décrypter, désolé pour vous – et c’est pourquoi nous sommes si proches. Ça et le fait que j’eu à jouer le rôle de père pour cet ange pendant toutes ses années. Je n’étais pas un modèle exemplaire, mais je l’aimais d’un amour inconditionnel, et je me saurais sacrifié sans me poser des questions pour son simple bonheur. C’est toujours le cas d’ailleurs, je crois bien que ça l’énerve par moment. J’essaie de ne pas me montrer trop protecteur, mais j’ai de la difficulté par moment. Elle restera toujours la petite Gaby à mes yeux, j’ai peine à croire qu’elle ait déjà dix-huit ans. Mais merde ! Vous voulez que je parle de moi ou non ? Gabriela est l’une des plus grandes part de moi, vous n’avez pas le choix d’entendre parler d’elle, monsieur Carlson. Je continue, c’est beau, inutile de vous énervez. J’ai vingt-six ans, et je suis né le dix-sept février à Londres. J’y aie toujours vécu et je ne m’imagine pas vivre ailleurs, j’adore cette ville. C’est mon chez-moi, je connais les moindres petits recoins, j’ai mes cafés et bars habituels, bref, pleins de petites choses que je n’échangerais pas. Mes occupations ? Avant, je traînais dans des endroits pas trop réglementaires où faire de l’argent n’était pas trop difficile, si on avait les moyens, et surtout, le courage. Mais la mort de mon cher grand-père – notez mon sarcasme – nous a révélé une bien jolie surprise. Voyez, Gaby, encore elle, oui, et moi avons toujours vécu dans la misère. Nos parents n’étaient jamais présents, et nous avions constamment des problèmes financiers. Mon père avait un père, évidemment, le seul autre membre de la famille encore présent à Londres, les autres s’étant exilés ailleurs, nous ne saurons jamais où, n’ayant jamais gardé contact. Donc, ce grand-père, bien que vivant à Londres et connaissait la situation misérable de son fils et de son épouse n’a jamais voulu nous aidé. Je ne l’ai connu que sur son lit de mort, où il m’annonça qu’il était le propriétaire du Fridge, et qu’il me léguait l’endroit. J’ignore si vous êtes au courant des endroits à la mode à Londres, ça m’étonnerait, mais le Fridge est un endroit réputé, élégant. Et j’héritais de l’endroit, j’allais le diriger. Vous vous en doutez bien, avec les moyens bien maigres de mes parents, je n’ai jamais fais d’études, et je me retrouvais donc à la tête de cet endroit et je devais me démerder pour le faire marcher. Gaby m’a aidé, elle m’aide toujours. On gère l’endroit à deux, ça occupe la majorité de notre temps. Le reste du temps, je le passe avec ma fiancée, Woody. Une petite blonde énergique et étourdissante, vous l’avez sans doute vue ce matin, elle avait son rendez-vous. Eh oui, cette jolie demoiselle est toute mienne. Certes, ce n’est pas facile entre nous, ça ne le sera jamais, mais je tiens à elle et je l’aime de tout mon cœur. On a beau se chicaner souvent, trop souvent, j’ai besoin d’elle, c’est aussi simple que ça. Je crois avoir répondu à toutes vos questions maintenant. Quoi ? Oh, comment ça je parle si bien malgré mes études moindres ? J’ai appris à lire figurez-vous, et même si ça ne parait pas dans mon joli visage, je lis beaucoup, et j’apprends les mots donc. Monsieur Carlson, vos préjugés à deux sous, gardez-les donc pour vous, merde ! Néanmoins, je dois vous concédez qu'en compagnie de mes amis, j'ai un ton beaucoup moins tarabiscoté; je retrouve mes origines, mon adolescence et le vocabulaire qui va de paire.


• Entrons dans le vif du sujet, voulez-vous ? Si vous êtes ici, c'est que vous avez forcément reçu l'une de ces lettres volantes. Quelle a été votre première réaction ? Qu'avez-vous fait alors ?

J’ai bel et bien reçu une lettre. Une seule, mais il s’agissait d’un véritable pavé, écrit d’une écriture cursive légèrement penchée. Au début, je croyais à une plaisanterie, et je ne souhaitais surtout pas m’attarder sur ce qui était écrit, je n’y voyais qu’une perte de temps, un encouragement dans l’attitude un peu déplacé de ce plaisantin. Néanmoins, une soirée où je n’étais pas de service au Fridge, et que j’étais seule puisque les deux demoiselles de ma vie, Gaby et Woody, étaient en sorties, j’eu envie de me plonger dans la lecture. Par curiosité, uniquement. J’avais été témoin de la transformation graduelle des gens dans mon entourage, tous semblaient avoir le sourire plus facile, une attitude beaucoup plus enthousiaste et joyeuse, ouverte aux autres. Je me demandais ce qui pouvait bien être écrit sur ces quelques pages de papier qui pouvait avoir un tel impact, un tel pouvoir sur les gens. Avec une bière donc, je me suis installé dans le salon, où je me suis mis à la lecture. Des heures durant – lorsque je parlais de pavé, je n’exagérais pas – je lu ces mots, élégamment tracés sur le papier, m’attardant à chaque mot, chaque virgule. J’avais rarement lu quelque chose d’aussi beau. Sur ces pages, l’auteure avait décrit avec une attention particulièrement au choix des expressions, des tournures de phrases et avec une précision pointilleuse ce qu’était l’amour. Ce sentiment, si complexe et inconnu, était détaillé en ces lignes, avec une clarté qui ne permettait pas de se méprendre. J’ai su que j’étais changé à ce moment-là. Comme les autres, ces mots m’avaient transformés, m’avaient fait prendre conscience de milles et unes choses que j’ignorais. Sauf que, contrairement aux autres, je ne devins pas une personne à l’optimiste débordant et au sourire constamment accroché aux lèvres. Pas du tout. Ces mots m’ont ouvert les yeux sur ma relation avec Woody, et ce fut un coup de réalité que j’aurais préféré éviter. Ce que je ressens pour elle, c’est indubitablement de l’amour, c’est indiscutable. Et je suis assez confiant pour affirmer que c’est réciproque. Mais nous ne savons pas comment nous aimer. Nulle part, dans ces mots il était question de disputes incessantes, de coup bas, de cris, de séparations violentes pour des réconciliations éphémères et simples introductions à de nouvelles chicanes. Je savais bien que tout cela était problématique, mais je n’aurais jamais cru que ce serait anormal, dangereux. À force de rester ensemble, nous devenons encore plus dépendants l’un de l’autre, et nos disputes s’en retrouvent que multipliées. Et pires. Je ne sais pas encore comment réagir à cette lettre, pour être franc. J’ai d’ailleurs caché à Woody que je l’avais lu, et je l’ai caché sous une vieille boîte à chaussure dans notre penderie, sachant pertinemment qu’elle ne viendra pas fouiller là. Nous n’avons ni un ni l’autre une prédisposition particulière au ménage. Mais bref. Je n’ai pas envie que cette lettre vienne changer quoi que ce soit dans ce que nous entretenons ensemble, mais je ne peux m’empêcher de me dire que je suis égoïste de tenir Woody si proche de moi alors que je la fais souffrir. Je me sens mal de lui faire de la peine, et pourtant, je ne peux m’empêcher d’être l’imbécile que je suis devenu au cours des années. Elle m’aide beaucoup, elle m’aide à être une personne meilleure, mais j’ai parfois des incartades et c’est ces fois-là que je la blesse. Par moment, je me dis que je ne suis bon qu’à lui faire du mal, qu’à la blesser. Je me dis qu’elle mérite mieux. Beaucoup mieux.


• Seriez-vous du genre à faire une mauvaise blague à toute une ville? Si tout ça n'est qu'une mascarade, comprenez-vous le petit blagueur?

Non, ce ne serait pas mon genre. Je ne comprends pas quelle motivation pourrait pousser quelqu’un à faire une plaisanterie de cette envergure, je serais très certainement jamais l’instigateur d’une telle idée, mais je dois avouer que de ne pas voir des gens qui ont un air bête imprimé sur le visage en permanence fait changement. Quel est mon genre donc ? Vous devez savoir, monsieur Carlson, que je n’ai pas tellement une personnalité archétypale. Je suis plutôt un amalgame éclectique de plusieurs traits de caractère distincts et excessifs, ce qui fait que je suis compliqué à comprendre. Si je devais me définir en un seul mot, ce serait celui-ci : compliqué. Mon entourage aurait plutôt tendance à faire usage de « chiant », mais bon, je n’y peux rien. Je me suis élevé par moi-même, avec en plus sur les épaules, la charge de l’éducation de Gaby. J’aurais voulu lui offrir quelque chose de mieux, quelque chose qui réussirait à la sortir de toute cette merde à laquelle nous étions promis, mais j’avais si peu de moyens, je n’ai réussi qu’à la protéger de ce que moi, je mangeais en pleine face. C’est à cause de ça, de toutes les épreuves que j’ai eu à surmonter, les conditions dans lesquelles j’étais plongée, que je suis devenu celui que je suis aujourd’hui. Ne croyez-pas aux apparences, au costume bien repassé et à mes jolies phrases cher docteur. J’ai eu une multitude de démêlés avec la justice, pour des raisons toutes moins glorieuses les unes que les autres. Consommation excessive d’alcool, de drogues, d’ailleurs, cette partie de mon régime n’a point changé, mais ça, c’est entre vous et moi, et des bordels ça et là, juste pour éviter de m’ennuyer et de prendre encore plus d’alcool et encore plus de drogues. Je ne me présentais pas à mes cours, où je ne voyais qu’une perte de temps, et je préférais traîner dans les rues les moins recommandables de Londres, flânant avec des gens qui n’étaient pas autant des amis que d’autres consommateurs. Nous ne faisions pas cela pour nous rebeller contre quoi que ce soit, ni prouver quoi que ce soit. Nous ne sommes pas de ses protagonistes de série américaine, cet exemple typique de « rebel without a cause ». Nous agissons de la sorte car nous n’avons pas tellement d’autre choix. Notre condition nous réduit à souffrir, reste à savoir si l’on conteste cette souffrance ou pas. Et c’est dans les débauches de tout genre que nous trouvions notre contestation. Mon adolescence n’a été qu’une suite infinie de déboires, dont les témoins, particulièrement Gaby, ne ressortaient jamais idem. C’est pourquoi je ne voulais pas attirer trop de gens dans mon merdier, que je me contentais de cet ange de petite sœur. Malgré tout ce qui m’arrivait, tout ce dans quoi je m’embarquais, je m’assurais de toujours être là pour elle, de toujours avoir de quoi la nourrir, la consoler, la protéger. La seule chose que je ne pouvais pas être pour cette demoiselle, était un modèle. Trop de fois elle m’avait vu dans un état dépravé, trop de fois j’étais rentré à la maison avec des écorchures partout au visage, le nez en sang, pour qu’elle puisse avoir envie de me prendre pour inspiration. J’étais le contre-exemple, je lui démontrais tout ce qu’il ne fallait pas faire, et tout en contredisant tout le temps, je m’assurais qu’elle ne s’embarque jamais dans les mêmes misères que moi. Depuis, on a évolué tous les deux. Elle est devenue une jeune femme, et je dois l’admettre même si je n’ai pas envie de la voir me quitter si tôt. Et moi, grâce à des présences beaucoup plus rassurantes, des personnes de confiance et qui débordent d’amour dans mon entourage, je me suis calmé. Un peu.

JE T'AIME.

Bienvenue

Matthias Radley a écrit:

Qu'est-ce qu'elle est belle Emma !

Et pas qu'un peu

Héhé, mon avatar
BIENVENUE

JAMIE... KEIRA... MACCHUCK...

J'EXIGE UN LIEN

Oh. J'adore le prénom.
Benvenuto

JE T'AIMEEEEEEEEEEEEEEEEUH.

Bienvenue.

HAN JAMIE UN DES HOMMES DE MA VIE
Deboulette a son scenar, puis ça fait trop plaisir d'avoir Lexie par ici
Bienvenue et... JAMIIIIIIIIIIIIIIIIIIIE

JAMIE FUCKME DORNAN

Comme promis.

Je t'en prie.

Oui, bien sûr que ça me va toujours.

Elle peut, oui.